Dans cet article, je vais vous raconter cette fin de grossesse très compliqué. Les 15 jours de contrôle depuis l'échographie du troisième trimestre jusqu'à l'accouchement prématuré.
Échographie du troisième trimestre
16 février 2021 : Jour de l'échographie du 3ème trimestre.
Cette échographie, je l'avais beaucoup appréhendé. Je savais que si le placenta ne remontait pas et/ou si bébé était en siège, il se pourrait que je fasse une césarienne. Et je ne souhaite absolument pas en faire.
J'aurais aimé que mon mari puisse m'accompagner mais ce n'était pas possible, il travaillait.
Du coup, avec Owen nous avons été dormir chez ma maman la veille. Ainsi, elle allait pouvoirs garder Owen pendant que j'allais à mon rendez-vous.
L'échographie a commencé et la sage femme m'avait directement dit que bébé était en position céphalique, c'est à dire en position idéale pour accoucher par voie basse. J'étais tellement contente et rassurée que j'ai remercié le seigneur.
J'attendais de savoir ce qu'il en était du placenta. J'ignorais encore à ce moment qu'il allait y avoir un autre problème de taille !
La sage femme prenait les mesures. Puis elle avait répété plusieurs fois l'opération pour le périmètre crânien. J'étais à 32 Sa et le périmètre crânien de bébé correspondait à celui d'un bébé de 27 Sa. Je ne comprenais pas tout ce que cela signifiait et je lui ai donc demandé si c'était grave. J'avais besoin de savoir à quoi m'attendre. La sage femme m'avait répondu : "vous n'avez pas de petites têtes dans la famille !" Heu ... Cette phrase était sensé répondre à ma question, j'avais besoin de savoir ce que ça signifiait pour lui d'avoir une petit tête, les conséquences ...
J'avais besoin de savoir à quoi m'attendre au lieu de me prendre pour une débile.
Elle m'avait dit ensuite qu'il se pourrait qu'il ai une microcéphalie. car seul le périmètre crânien était en dessous des courbes de la norme mais le reste des mesures étaient dans les courbes de moyenne.
Je ne savais toujours pas à quoi cela consistait réellement, mais j'avais compris que ce n'était pas quelque chose à prendre à la légère.
J'ai eu un rendez-vous de contrôle le lendemain avec une gynécologue. Afin de vérifier les mesures et faire un contrôle plus poussé.
Lorsqu'elle ma maman m'avait demandé comment ça s'était passé, lorsque j'étais rentré. J'avais craqué et j'avais commencé à pleurer. Je me sentais perdue, je ne savais pas à quoi m'attendre. J'avais peur de ce qu'il allait se passer, peur pour l'avenir de mon enfant. J'étais très inquiète.
Je voulais en savoir un peu plus sur ce que signifiait avoir une microcéphalie. J'avais donc regardé sur internet Et je ne voulait pas que mon enfant ai ça. J'ai vu toutes les conséquences que ça allait avoir sur lui et dans ma famille, tous les rendez-vous de suivi, les contrôles, le regard des autres … Et cela me rendait triste. J'avais tellement peur …
J'avais envoyé un message à mon mari pour le prévenir et lui dire également que je dormais une nuit supplémentaire chez ma maman pour le rendez-vous d'urgence programmé au lendemain.
J'ai attendu ce rendez-vous de contrôle avec impatience en espérant que la sage femme avait mal pris les mesures.
En attendant, je devais attendre patiemment malgré mes craintes et mes inquiétudes …
La microcéphalie est une malformation congénitale où la tête du bébé est plus petite que la normale en comparaison avec les bébés du même sexe et du même âge. Les bébés atteints de microcéphalie ont souvent un cerveau qui n’est pas complètement développé.
Échographie de contrôle
17 février 2021 : Échographie de contrôle.
Les minutes à attendre dans la salle d'attente, me semblait une éternité.
J'étais tellement impatiente, je souhaitais tellement que ce soit une erreur de mesure.
La gynécologue a eu un contre temps et allait avoir du retard. J'attendais patiemment bien que je rongeais à l'intérieur. Je lisais et regardais de nouveau l'échographie de la veille.
La gynécologue avait fini par arriver. Elle avait commencé par vérifier tout ce qui avait été fait la veille. La sage femme qui s'en était occupé la veille, avait demandé à assister à l'échographie de contrôle.
Effectivement, le périmètre crânien était en dessous de la norme. Elle avait pris plusieurs fois les mesures pour être sûr. Mais il n'y avait aucune erreur, il y avait bien un réel problème.
L'échographie a été un peu plus poussé. Il a fallut vérifier tous les organes et le cerveau en profondeur…
Tout semblait normal mise à part la taille du périmètre crânien. Tout était ok au niveau du cerveau, la cause ne serait donc pas une microcéphalie.
Au niveau des doppler utérins, il y avait la présence de Notch utérin. Mais à aucun moment, le personnel médical n'a insisté là dessus, je me disais que ça n'avait peut être pas d'importance.
La gynécologue m'avait expliqué qu'à part la taille du crâne qui est vraiment petit, tout le reste était correct et il ne semblerait pas y avoir d'anomalie. Le placenta était postérieur bas inséré. Je n'en saurais pas plus. Mon dossier va devoir passer en commission dans un autre hôpital afin d'être conseillé sur le suivi. La gynécologue avait prit la mesure de mon périmètre crânien afin de voir si ça pouvait être éventuellement héréditaire, mais mon périmètre crânien est normal.
La gynécologue m'avait prévu une échographie de contrôle le 9 mars 2021.
J'étais donc rentré chez moi, en restant dans le doute le plus complet qu'il puisse avoir. Je devais attendre qu'on m'appelle pour avoir le bilan de la réunion concernant mon dossier médical.
On appelle Notch utérin la petite encoche qui apparait sur le tracé de l’enregistrement du flux sanguin des artères utérines, obtenu par doppler. Juste avant que le cœur de la maman ne se relâche après avoir expulsé le sang dans la circulation, la quantité de sang qui arrive dans les artères utérines est anormalement insuffisante et dessinera une encoche sur la courbe de doppler.
Une parenthèse pour se souvenir
22 février 2021 : séance photo grossesse.
Cette séance avait été programmé bien des mois en avance. J'étais impatience de pouvoir avoir de beaux souvenirs de cette grossesse même si elle n'était pas parfaite. Je n'en avais pas faites lors de ma première grossesse car je me sentais trop moche, trop grosse, trop repoussante et je ne voulais pas payer pour avoir des photos de moi dans cet état.
Finalement, je n'avais pas vécu ce moment comme je l'avais espéré. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à cette troisième échographie. Depuis, je n'arrivais pas à ne pas me questionner sur ce qui étaient en train de se passer. Si j'allais savoir tenir jusqu'au bout de ma grossesse …
J'attendais encore qu'on m'appelait pour m'expliquer la suite du déroulement.
De plus la photographe nous avait posé pas mal de questions :
- La chambre de bébé est prête ? Non pas encore, on doit faire des mini travaux dedans.
- Vous avez déjà trouvé le prénom ? Non, on hésite encore entre plusieurs prénoms.
- Oui, vous avez encore deux mois devant vous pour tout ça.
Toutes ses questions n'étaient pas méchantes mais cela me faisait rappeler que RIEN n'était prêt pour accueillir notre petit loulou.
Si seulement on avait su qu'on allait voir notre bébé avant d'avoir les résultats de notre shooting photo .
Appelle et suite des procédures
25 février 2021 : IRM (33 sa + 1j)
L'hôpital qui avait réceptionné mon dossier m'avait appelé le 24 février pour me donner rendez-vous le 25 février pour passer une IRM. Cela allait servir à contrôler les mesures et vérifier d'éventuelles anomalies qui ne peuvent pas être vu avec une échographie.
Après l'IRM , la personne m'avait expliqué qu'ils n'avaient pas vu d'anomalie. Le périmètre crânien était petit, c'est vrai. Mais que toutes les autres mesures l'étaient également de manière générale. Il s'agissait peut être uniquement d'un petit bébé.
Cette personne m'avait également dit que les images allaient être encore analysé en profondeur mais qu'à première vue tout allait très bien .
J'étais donc rentré chez moi en étant un peu plus sereine.
Rendez -vous chez l'anesthésiste et imprévu
26 février 2021 : Rendez vous chez l'anesthésiste et imprévu.
Me voici à nouveau à l'hôpital mais pour un rendez-vous qui était déjà prévu cette fois ci. Le fameux rendez-vous avec l'anesthésiste.
L'anesthésiste avait du retard, j'ai donc attendu patiemment mon tour dans la salle d'attente. Pendant cette attente, j'ai reçu un appel de ma gynécologue pour me faire un compte rendu de la réunion concernant mon dossier que je n'avais toujours pas eu.
L'anesthésiste me reçois entre temps, je lui avais donc dis que j'allais la rappeler directement après mon rendez-vous.
L'anesthésiste m'avait beaucoup rassuré concernant tous les examens que j'avais passé. Et m'avait conseillé de ne surtout pas regarder sur internet. Ce que était bien sûr trop tard.
À la fin du rendez-vous, j'ai donc directement rappelé ma gynécologue pour enfin avoir le compte rendu de mon dossier.
Elle m'avait donc dit toutes les choses que j'allais devoir faire :
- ils avaient besoin du périmètre crânien de mon mari, de celui de mon fils à sa naissance, le mien il l'avait déjà.
- que j'allais devoir faire une IRM (déjà faite la veille)
- qu'ils souhaitaient que je fasse une amniocentèse pour déceler toutes possibilité de maladie et de permettre de prévoir le nécessaire pour le jour de l'accouchement.
Pour l'amniocentèse je devais absolument voir un médecin pour qu'il puisse m'expliquer en quoi ça consiste, les risques, les douleurs … Et comme j'étais déjà sur place, on pouvait faire ce rendez-vous directement. Si après les explications, je souhaitais le faire, je devais aller signer des documents dans le bureau de ma gynécologue.
Je ne pensais pas rester autant à l'hôpital ce jour ci. Entre les attentes pour voir telle ou telle personne + le temps passé en rendez-vous. J'y ai passé la matinée complète.
Comme on m'avait informé qu'après l'amniocentèse, il fallait que je me repose au moins les 48h qui suivent. J'ai décidé d'aller faire le plein de course en rentrant pour éviter de devoir faire des efforts les jours qui suivent.
Veille de l'amniocentèse
1er mars 2021 : activation avant amniocentèse.
Nous voilà, à la veille de l'amniocentèse. Je savais que c'était le dernier jour qu'il me restait avant de devoir impérativement me reposer quelques temps.
J'avais donc décidé de nettoyer la poussette et de la préparer parce qu'elle était resté dans le garage. Et d'aller acheter quelques vêtements de taille naissance. Pour Owen j'avais directement mis du 1 mois. Mais vu les circonstances, il semblerait que mon bébé va être petit. Je me dis que du naissance devrait suffire.
J'étais dans les magasins et beaucoup d'articles que j'aimais bien était de taille 45 cm (prématuré) ou plus grand que 50 cm (naissance).
Je me disais, non 45 cm ça va être trop petit quand même. Je ne vais prendre que du naissance.
Je me disais que j'allais attendre de voir l'échographie du 9 mars au niveau des mesures afin de savoir si j'allais acheter plus de naissance ou des vêtements encore plus petit. De terminer les machines et de préparer la valise de maternité.
Jour de l'amniocentèse
2 mars 2021 : Amniocentèse (34sa)
Le jour était arrivé. J'étais accompagné de mon mari. Il n'avait pas le choix car nous allons devoir faire une prise de sang tous les deux.
L'amniocentèse allait commencer. On allait me faire une piqûre dans le ventre afin de prélever du liquide amniotique. Tout cela doit se faire en même temps qu'une échographie afin de veiller à ce que l'aiguille ne touche pas bébé. De plus, bébé bougeait beaucoup, la gynécologue devait être encore plus vigilante.
Le protocole était assez impressionnant. Mon mari avait tout regardé. De mon côté, je n'étais pas fan de voir bébé à l'écran et une aiguille pas trop loin de lui en sachant que c'était ce qui était en train de se faire . Je voyais l'aiguille traverser le placenta et se rapprocher de mon bébé. Beurk, je n'y arrivais pas. J'avais donc préféré regardé par le fenêtre en priant dans mon cœur pour que tout se passe bien.
Ça n'avait pas fait mal, c'était plus une sensation d'inconfort. Une fois que c'était fini, on a dû passer à la prise de sang. Cela servira à comparer les chromosomes en cas d'anomalie sur ceux de bébé et voir si papa ou maman ont exactement les mêmes si c'est le cas alors rien de grave pour bébé.
Avant de partir, il fallait faire un monitoring afin de s'assurer que l'amniocentèse n'a eu aucun effet sur notre bébé. Après 30 min d'examen, le monitoring était bon, tout se passait bien. Bébé n'y avait vu que du feu. Sa courbe était parfaite. On pouvait donc rentrer à la maison.
Je devais absolument me repose durant les 48h qui suivent. J'étais allongé au canapé et je ne faisais rien. C'était Monsieur qui s'occupait de tout (c'était plaisant ^^)
Lorsque j'allais au toilette, ça me faisais un peu mal au ventre mais c'était assez léger.
Le soir, mon mari était parti chercher des pizzas chez pizza hut. Il avait la flemme de cuisiner. Cela m'avait donné très soif et j'avais bu énormément durant la nuit, et donc je m'étais beaucoup levé pour aller au toilette.
Nuit après l'amniocentèse
Nuit du 2 mars au 3 mars 2021
Cette nuit passé à boire et aller au toilette …
Vers 5h-5h30 je discutais sur Messenger avec une amie qui était enceinte et qui avait des insomnies. Elle attendait aussi un petit bébé prévu pour le 30 mars. Elle devait donc accoucher avant moi On avait passé notre grossesse à discuter ensemble. Tout comme pour nos premier enfant.
J'ai fini par lui dire, que j'allais essayer de me rendormir un peu car il était tôt. J'ai commencé à m'allonger et la prise de douleurs. Je ne trouvais pas de position confortable, je sentais une gêne. J'avais une douleur au niveau de la poitrine, du cœur, au dos, à la tête. C'était vraiment pas agréable. Je devais encore faire pipi, j'étais descendue pour aller vider ma vessie et j'ai bu une goutte d'eau avant de remonter.
J'ai fais pour m'allonger mais ça n'allait pas mieux. Ce n'était pas mon bébé, enfin c'est ce que je pensais car c'était moi qui ne me sentais pas bien. J'avais la sensation que j'allais mourir.
J'étais descendue une nouvelle fois et j'ai essayé de trouver une position dans le canapé mais rien n'y faisait. Je m'étais mise sur les genoux, au sol avec le buste sur le canapé. Je souffrais. Je priais afin que le Seigneur me viennent en aide car j'avais trop mal.
Et je parlais toute seule, je disais à haute voix " appelle les urgences, il faut absolument que tu appelles les urgences. J'ai trop mal il faut que j'appelle les urgences, c'est pas normal appelle les urgences, je suis pas bien faut que j'appelle les urgences".
J'ai donc saisi mon téléphone pour appeler les urgences maternité de ma clinique. J'ai expliqué à la sage femme que j'avais réalisé une amniocentèse la veille, que tout allait bien mais là je ne me sentais vraiment pas bien. Elle entendait ma détresse au téléphone, je pleurais. Elle m'avait demandé si j'avais pris des médicaments. J'avais pris un Doliprane, je ne voyais pas l'intérêt du Spasfon car je n'avais pas mal au ventre, mais elle m'avait dit d'en prendre un et de venir faire un petit contrôle pour vérifier que tout va bien.
J'ai pris le Spasfon et j'ai appelé mon mari sur son portable, je me sentais incapable de monter le voir. Il devait me conduire aux urgences. Quelques temps après j'ai commencé à vomir. Et la douleur devenait plus agréable, j'arrivais enfin à me positionner sur le canapé sans ressentir aucune gêne.
Mon mari était parti conduire notre plus grand chez son parrain . J'étais resté sur le canapé car sur la route il y avait des pavés et je me disais qu'avec mon état ça n'allait pas le faire. La douleur continuait à diminuer. J'avais envie de dormir. J'étais HS
Urgences : un examen qui n'en fini plus
3 mars 2021 - au alentour de 8h.
Sur la route, en direction des urgences, je me sentais de mieux en mieux. Quand je l'avais dis à mon mari, il m'avait proposé de faire demi-tour mais j'avais refusé, j'avais appelé les urgences, ils savaient que je devais venir et suite à l'amniocentèse faite la veille je ne voulais pas prendre de risque et vérifier que tout allait bien.
On rigolait sur la route. Une fois arrivé aux urgences, monsieur me dit de dire que j'avais encore un peu mal pour pas faire celle qui les dérange pour rien. J'en avais rigolé mais je lui ai dis que non tant pis j'allais dire la vérité, on va les déranger quelques minutes pour que je sois rassuré et ensuite on rentrera à la maison.
Un homme des urgences m'avait demandé à quel terme j'étais. Donc je lui ai répondu avec précision que j'étais à 34 sa + 1.
Suite à quoi il m'avait répondu "ah ça va, ce n'est pas pour maintenant"
J'ai directement pensé : "Heu oui, je sais, je ne viens pas parce que j'ai des contractions … Je ne viens pas pour accoucher. Merci ! "
Mon mari était parti s'occuper des papiers, et ensuite on m'a emmené au service maternité où j'ai été très vite prise en charge. J'avais précisé que c'était moi qui avait appelé ce matin, et j'avais tout expliqué (l'amniocentèse la veille, les douleurs, vomissements ...)
On m'a mise dans une salle afin de pouvoir faire un monitoring et contrôler que tout allait bien.
On venait souvent me voir en me demandant de changer de position (une fois sur le dos, puis sur le côté gauche, et enfin sur le côté droit, puis encore sur le dos, le côté gauche , me côté droit ...).
Je ne comprenais pas bien pourquoi, mais je faisais ce qu'on me disais de faire. On m'avait uniquement dit que bébé dormait et qu'on me faisait bouger pour dire de le stimuler un peu, que ça captait pas très bien …
Un médecin est venu m'examiner suite aux symptômes que j'avais eu. Elle a contrôlé mes réflexes, mes yeux … On m'avait enlevé le monitoring pour faciliter l'examen. Mais on me l'avait vite remis.
Cela faisait déjà 3h que j'étais à l'hôpital, 3h de monitoring, alors qu'habituellement c'est des sessions de 30 min, je ne comprenais pas tout ce qui était en train de se passer. J'ai commencé à prévenir ma famille que j'étais aux urgences depuis 3h , qu'il me gardait sur monitoring car bébé était fatigué mais que tout allait bien. Alors que j'en savais strictement rien au final. Mais comme on ne me disait rien, je me disais tout va bien.
Une sage femme était revenu vers moi afin de me faire faire un test Pcr avec résultat sous 5 min. Je me disais que c'était pour voir si c'était pas parce que j'avais attrapé le covid que j'avais eu ces symptômes.
Je devais également faire une prise de sang et un test d'urine.
On m'avait informé qu'après j'allais faire une échographie pour tout contrôler et que la gynécologue prendra une décision. Toujours pas plus d'informations que ça.
Un accouchement imprévu
3 mars 2021 : au alentour de 12h.
La gynécologue était venu me chercher pour faire l'échographie. Elle m'avait demandé si je me souvenais des mesures de la dernière échographie. Puis, elle prenais les mesures encore et encore. Je voyais à son regard (avec le masque, je ne voyais que ça) qu'elle n'était pas rassurée.
Elle écoutait un son, il me semble que c'était les doppler, comme elle ne me disait rien … Et elle l'écoutait encore et encore et encore. Puis elle avait terminé par un : "Bon, vous pouvez vous rhabiller, Je vais aller comparer les courbes, retournez dans la salle d'examen où il y a vos affaires, je reviens vers vous"
Une fois dans le couloir où nos chemins allaient se séparer, elle m'avait demandé quand est-ce que j'avais mangé et bu pour la dernière fois et m'avait précisé que je ne pouvait plus rien manger et boire pour le moment.
On retournait vers la salle d'examen et j'avais dis à mon mari que ça n'était pas normal que je ne puisse pas manger. Sur le coup je n'avais même pas fais le rapprochement avec une opération.
De nouveau dans la salle d'examen, je commençais à me préparer pour rentrer chez moi, j'avais mon manteau, mon sac à main et j'attendais sagement assis sur le lit après la gynécologue. J'étais sur le point d'envoyer un message à ma famille disant que j'avais fini le contrôle MAIS la sage femme était revenu me voir et me dit qu'elle était désolée mais qu'elle allait devoir me remettre un monitoring. J'avais prévenu ma famille que finalement je devais être de nouveau sur monitoring. C'est le dernier message qu'ils allaient avoir. Quelques secondes après, une autre personne était venu pour me poser un cathéter .
On ne m'avait toujours pas expliqué ce qu'il était en train de se passer. Mais je sentais que ça allait être plus compliqué que ce que je pensais. J'avais regardais mon mari et je me suis excusée de lui faire vivre ça, de lui prendre de son temps parce que c'était plus long que les 5 min qu'on s'était imaginé.
Quelque instant après, la gynécologue était revenue m'expliquer ENFIN tout ce qui était en train de se passer.
" Le monitoring montre que bébé se fatigue et vous faites un début de prééclampsie. Les mesures de bébé commence à être tous mauvaises (retard de croissance), il ne bouge presque plus, les échanges sont devenu compliqués. Nous n'avons pas le choix que de lui venir en aide en le le faisant sortir"
Des larmes ont coulé sur mon visage, je n'étais pas prête, c'était encore trop tôt, je ne voulais pas faire de césarienne, je ne voulais également pas le perdre ! J'étais complètement sous le choc, je ne m'attendais pas du tout à devoir accoucher quand je me suis rendue aux urgences.
Je n'avais pas vraiment le temps de réaliser tout ce qui était en train de se passer. J'avais la sensation d'être dans un mauvais rêve, tout allait tellement vite, on m'avait préparé pour la césarienne et en même temps une pédiatre m'expliquait ce qu'il allait se passer après l'accouchement. Je ne voulais pas qu'on m'enlève mon bébé, je ne voulais pas qu'il souffre. Je ne voulais pas le perdre. Je ne pouvais m'empêcher de pleurer. Je n'arrivais pas à m'arrêter de pleurer. J'avais tellement imaginé le jour où j'allais accoucher et ce n'était pas du tout dans ces conditions là.
La gynécologue était revenu mettre un coup de pression à tout le monde en disant qu'il fallait se dépêcher, qu'on n'avait pas une minute à perdre. J'étais là sans être là. Complètement perdue dans mes pensées, sous le choc qu'à ce moment, je n'avais même pas percuté à quel point c'était grave. Les minutes étaient comptées …
Je n'avais pas eu le temps de prévenir qui que ce soit, c'est comme si quelqu'un avait appuyé sur le bouton accélérer mais qu'il m'avait figé. J'avais la sensation de tout voir en accéléré et que j'étais dans un autre monde, seule et perdue.
En un rien de temps, j'étais passé sur la table du bloc opératoire. Il y avait beaucoup de monde autour de moi. Mon mari ne pouvait pas être présent pendant la rachianesthésie (une sorte de péridurale). Une fois que la zone était endormi, ils ont fait venir mon mari auprès de moi et la césarienne a pu commencer.
Ajouter un commentaire
Commentaires